J’étais assez habitué au pignolet et je le buvais à moi seul. J’avalai donc mon verre de pignolet, tandis que Mocquet chargeait mon fusil.
– Que fais-tu donc, Mocquet ? lui demandai-je.
– Une croix à votre balle, répondit-il. Comme vous serez près de moi, nous pouvons tirer ensemble, et – pas pour la prime, je sais bien que vous me l’abandonnerez, mais pour la gloriole, – si le loup tombe, il sera bon de voir qui l’aura tué. Ainsi, visez juste.
– Je ferai de mon mieux, Mocquet.
– Voilà votre fusil chargé aux oiseaux. En route, alors, et le canon en l’air.
Je suivis la prudente recommandation du vieux garde et nous partîmes.
Le rendez-vous était à la route de Chavigny.
Nous trouvâmes là nos gardes et une partie de nos chasseurs.
Au bout de dix minutes, ceux qui manquaient encore nous avaient rejoints.
À cinq heures moins quelques minutes, on se trouva au complet.
On tint conseil.
Il fut convenu que l’on envelopperait la remise des Trois-Chênes à grande distance, et que l’on se rapprocherait peu à peu de manière à la cerner.
Le mouvement devait se faire le plus silencieusement possible, l’habitude bien connue de messieurs les loups étant de décamper au moindre bruit.