répliqua Porthos. On m’a envoyé huit mille livres, ce matin, de Pierrefonds, et, si c’est d’argent que vous avez besoin…
— Non, ce n’est pas d’argent ; merci, mon excellent ami.
— Tant pis ! J’ai toujours entendu dire que c’est là le plus rare des services, mais le plus aisé à rendre. Ce mot m’a frappé ; j’aime à citer les mots qui me frappent.
— Vous avez un cœur aussi bon que votre esprit est sain.
— Vous êtes trop bon. Vous dînerez bien, peut-être ?
— Oh ! non, je n’ai pas faim.
— Hein ! Quel affreux pays que l’Angleterre ?
— Pas trop ; mais…
— Voyez-vous, si l’on n’y trouvait pas l’excellent poisson et la belle viande qu’il y a, ce ne serait pas supportable.
— Oui… Je venais…
— Je vous écoute. Permettez seulement que je me rafraîchisse. On mange salé à Paris. Pouah !
Et Porthos se fit apporter une bouteille de vin de Champagne.
Puis, ayant rempli avant le sien le verre de Raoul, il but un large coup, et, satisfait, il reprit :
— Il me fallait cela pour vous entendre sans distraction. Me voici tout à vous. Que demandez-vous, cher Raoul ? que désirez-vous ?
— Dites-moi votre opinion sur les querelles, mon cher ami.
— Mon opinion ?… Voyons, développez un