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LES FRÈRES CORSES


III


C’était, comme me l’avait dit mon guide, un jeune homme de vingt à vingt et un ans, aux cheveux et aux yeux noirs, au teint bruni par le soleil, plutôt petit que grand, mais admirablement bien fait.

Dans sa hâte à me présenter ses compliments, il était monté comme il se trouvait, c’est-à-dire avec son costume de cheval, qui se composait d’une redingote de drap vert, à laquelle une cartouchière qui serrait sa ceinture donnait une certaine tournure militaire, d’un pantalon de drap gris, garni intérieurement de cuir de Russie, et de bottes à éperons ; une casquette dans le genre de celle de nos chasseurs d’Afrique complétaient son costume.

De chaque côté de sa cartouchière pendaient, d’un côté une gourde, et de l’autre un pistolet.

En outre, il tenait à la main une carabine anglaise.

Malgré la jeunesse de mon hôte, dont la lèvre supérieure était à peine ombragée par une légère moustache, il y avait dans toute sa personne un air d’indépendance et de résolution qui me frappa.

On voyait l’homme élevé pour la lutte matérielle, habitué à vivre au milieu du danger sans le craindre,