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LES FRÈRES CORSES

Quant à Lucien et à moi, nous rentrâmes chez madame de Franchi, où le dîner nous attendait.

Il me fut facile de voir, au surcroît d’attentions dont j’étais l’objet, que Lucien avait lu mon nom par-dessus mon épaule au moment où je l’apposais au bas de l’acte, et que ce nom ne lui était pas tout à fait inconnu.

Le matin, j’avais annoncé à Lucien ma résolution de partir après le dîner ; j’étais impérieusement rappelé à Paris par mes répétitions d’un Mariage sous Louis XV, et, malgré les instances de la mère et du fils, je persistai dans ma première décision.

Lucien me demanda alors la permission d’user de mon offre en écrivant à son frère, et madame de Franchi, qui, sous sa force antique, n’en cachait pas moins le cœur d’une mère, me fit promettre que je remettrais moi-même cette lettre à son fils.

Le dérangement, au reste, n’était pas grand : Louis de Franchi, en véritable Parisien qu’il était, demeurait rue du Helder, no 7.

Je demandai avoir une dernière fois la chambre de Lucien, lequel m’y conduisit lui-même, et, me montrant de la main tout ce qui en faisait partie :

— Vous savez, me dit-il, que, si quelque objet vous agrée, il faut le prendre, car cet objet est à vous.

J’allai décrocher un petit poignard placé dans un coin assez obscur pour m’indiquer qu’il n’avait aucune valeur, et, comme j’avais vu Lucien jeter un regard de