— Là, vous réveillerez tout le monde, mais de telle façon qu’excepté les trois chefs que je vais vous désigner, nul ne sache où l’on va ni ce que l’on va faire.
— J’obéirai ponctuellement à ces premières instructions.
— Voici les autres : Vous laisserez quatorze de ces messieurs à la porte Saint-Antoine, quinze autres à moitié chemin, et vous ramènerez ici les quatorze autres.
— Regardez cela comme fait, monsieur de Loignac ; mais à quelle heure faudra-t-il sortir de Paris ?
— À la nuit tombante.
— À cheval ou à pied ?
— À cheval.
— Quelles armes ?
— Toutes : dague, épée et pistolets,
— Cuirassés ?
— Cuirassés.
— Le reste de la consigne, Monsieur ?
— Voici trois lettres : une pour M. de Chalabre, une pour M. de Biran, une pour vous. M. de Chalabre commandera la première escouade, M. de Biran la seconde, vous la troisième.
— Bien, Monsieur.
— On n’ouvrira ces trois lettres que sur le terrain, quand sonneront six heures. M. de Chalabre ouvrira la sienne porte Saint-Antoine, M. de Biran à la Croix-Faubin, vous à la porte du donjon.
— Faudra-t-il venir vite ?
— De toute la vitesse de vos chevaux, sans donner de soupçons cependant, ni se faire remarquer. Pour sortir de Paris, chacun prendra une porte différente : monsieur de Chalabre, la porte Bourdelle ; monsieur de Biran, la porte du Temple ; vous, qui avez le plus de chemin à faire, vous prendrez la route directe, c’est-à-dire la porte Saint-Antoine.
— Bien, Monsieur.