cette bonne nouvelle. Elle n’était pas réengagée à la Porte-Saint-Martin ; elle se trouvait donc libre, et pouvait entrer sans retard au Théâtre-Français.
Le lendemain, elle reçut la visite de Jouslin de la Salle. Les conditions ne furent pas longues à discuter ; ainsi que je l’avais dit, pour entrer au Théâtre-Français, et pour y jouer Antony, Dorval se fût engagée pour rien.
Les répétitions commencèrent aussitôt. J’avais fait mon traité avec le directeur, et il était spécifié, dans ce traité, que, par ordre du ministre, Antony était repris à la Comédie-Française, et que Dorval débutait dans ce drame.
Antony reparut sur l’affiche de la rue de Richelieu ; cette fois, il y avait cent contre un à parier qu’il serait joué, attendu qu’il paraissait par ordre ministériel.
L’affiche annonça la pièce et les débuts de Dorval pour le 28 avril 1834.
Nous comptions sans le Constitutionnel.
Le Constitutionnel avait une vieille dent contre moi ; je m’en inquiétais peu : je croyais qu’il ne pouvait plus mordre.
J’étais le premier qui, dans ce même Antony, avait osé attaquer son omnipotence.
On se rappelle, dans la mise en scène d’Antony, un gros monsieur qui, à tout ce que l’on disait, répondait invariablement : « Cependant le Constitutionnel… » sans jamais donner d’autre raison. C’était Moëssard qui jouait le gros monsieur.
Ce n’était pas tout : on avait représenté aux Variétés une pièce intitulée la Tour de Babel. La scène de scandale de cette pièce était une scène de désabonnement au Constitutionnel que l’on m’avait naturellement mise sur le dos, à cause de mon inimitié bien connue pour ce journal. Je n’avais pas réclamé, et j’étais, sinon le vrai père, du moins le père putatif.
Le matin du 28 avril 1834, comme je venais de distribuer mes billets pour la représentation du soir, mon fils, qui com-