Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome I.djvu/127

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Gustave.

Il commence à revenir sur ton compte.

Marguerite.

Il ne te connaît donc pas ? s’il te connaissait, il serait fou de toi.

Nichette.

Non, monsieur son oncle n’a jamais voulu me voir. Il est encore de la race des oncles qui croient que les grisettes sont faites pour ruiner les neveux ; il voudrait lui faire épouser une femme du monde. Est-ce que je ne suis pas du monde, moi ?

Gustave.

Il s’humanisera ; depuis que je suis avocat, du reste, il est plus indulgent.

Nichette.

Ah ! oui, j’oubliais de te le dire : Gustave est avocat.

Marguerite.

Je lui confierai ma dernière cause.

Nichette.

Il a plaidé ! J’étais à l’audience.

Marguerite.

A-t-il gagné ?

Gustave.

J’ai perdu, net. Mon accusé a été condamné à dix ans de travaux forcés.

Nichette.

Heureusement !

Marguerite.

Pourquoi heureusement ?

Nichette.

L’homme qu’il défendait était un gueux achevé. Quel drôle de métier que ce métier d’avocat ! Ainsi, un avocat