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Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome I.djvu/128

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est un grand homme quand il peut se dire : « J’avais entre les mains un scélérat, qui avait tué son père, sa mère et ses enfants ; eh bien, j’ai tant de talent que je l’ai fait acquitter, et que j’ai rendu à la société cet ornement qui lui manquait. »

Marguerite.

Puisque le voilà avocat, nous irons bientôt à la noce ?

Gustave.

Si je me marie.

Nichette.

Comment, si vous vous mariez, monsieur ? Mais je l’espère bien que vous vous marierez, et avec moi encore ! Vous n’épouserez jamais une meilleure femme et qui vous aime davantage.

Marguerite.

À quand, alors ?

Nichette.

À bientôt.

Marguerite.

Tu es bien heureuse !

Nichette.

Est-ce que tu ne finiras pas comme nous ?…

Marguerite.

Qui veux-tu que j’épouse ?

Nichette.

Armand.

Marguerite.

Armand ? Il a le droit de m’aimer, mais non de m’épouser ; je veux bien lui prendre son cœur, je ne lui prendrai jamais son nom. Il y a des choses qu’une femme n’efface pas de la vie, vois-tu, Nichette, et qu’elle ne doit pas donner à son mari le droit de lui reprocher. Si je