Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome VII.djvu/24

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22 LA PRINCESSE DE BAGDAD. premier, il m’a mis une balle dans l’épaule droite, ce qui naturellement, m’a fait faire ce mouvement-là (il lève un peu l’épaule droite), car ce fut très douloureux, et j’en souffre encore assez souvent. Il y a des jours où j’ai le bras droit comme paralysé. Qui voudrait avoir raison de moi, si je l’avais offensé, n’aurait qu’à-choisir l’épée ; je serais tué probablement à la seconde passe. TRÉVELÉ. Et Marnepont ? NOURVADY. Eh bien, en faisant ce mouvement occasionné parla douleur, cette épaule-ci s’est trouvée un moment plus haute que cette épaule-là. (niève un peui’épauie droite.) « Tiens ! s’est écrié mon adversaire en riant, je me suis trompé, c’est la droite qui est la plus haute ». Ce n’était pas bête, — pour lui, — mais c’était de mauvais goût. Alors, j’ai tiré. C’était la première fois que ce pauvre garçon avait de l’esprit ; il n’en avait pas l’habitude, il en est mort. GODLER, bas, à Trévelé. C’est un malin ! Il veut monter la tête à la bourgeoise. LION NETTE, regardant Nourvady, qui se rapproche de Godler et de Trévelé, l’un assis, l’autre debout, de l’autre côté de la scène. Il est bizarre, cet homme. JEAN. Tu le trouves bizarre ? LIONNETTE. Oui, il ne ressemble pas à tout le monde. JEAN. En effet ? LIONNETTE. Qu’est-ce que tu as ? A quoi penses-tu ? JEAN. Je pense que cet homme bizarre est bien heureux.