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LES GARIBALDIENS

reçu pendant le combat cent cinquante balles dans sa chemise rouge, mais qu’après le combat il a secoué sa chemise et que toutes les balles sont tombées à ses pieds.

Quand on a proclamé la Constitution, personne ne croyait à la bonne foi du roi de Naples ; pas un cri ne fut poussé, pas un drapeau ne fut arboré, pas une cocarde ne vit le jour.

Les premiers, les lazzaroni se levèrent, allèrent à tous les commissariats de police, brûlèrent les meubles et les papiers, mais sans rien piller.

Un lazzarone portait une paillasse pour alimenter le feu ; une pauvre vieille passa et lui dit :

— Au lieu de brûler cette paillasse, donne-la-moi !

Le lazzarone était près d’obtempérer à la demande, lorsque ses camarades lui font observer que la paillasse doit être brûlée et non donnée. La paillasse est jetée au feu, et les brûleurs se cotisent pour acheter une paillasse neuve à la pauvre vieille.

Les émigrés, en rentrant, ont été émerveillés du progrès qu’ont fait les lazzaroni. Un d’eux me racontait que, faisant porter, du corps de garde chez lui, deux fusils à un facchino, il voulut le payer de sa peine, mais celui-ci refusa en disant que lui aussi était au service de la patrie.