elle est partie pour Potenza, qui s’est révoltée et qui a tué deux ou trois gendarmes.
La Basilicate, comme vous voyez, suit l’exemple de la Calabre ; elle marche. Vienne Garibaldi, et les cris de joie que l’on poussera à sa vue retentiront jusqu’à Naples.
Je mets un matelot en vigie dans les haubans, tant je suis sûr que Garibaldi est à cette heure dans cette grande ornière liquide qui conduit de Milazzo à Salerne.
Voici du nouveau.
Le bruit se répand que Garibaldi est à mon bord ; toutes les barques du port glissent vers l’Emma comme une bande d’oiseaux de mer ; les femmes se mettent de la partie ; l’Emma est complétement entourée. Je suis obligé de donner ma parole d’honneur que je suis seul.
Les Salernitains me croient ; mais le général Scotti n’est pas si crédule : il fait sortir toute la garnison et la range en bataille dans un demi-cercle de deux kilomètres, de l’intendance au chemin de fer.
Nous sommes à demi-portée de fusil les uns des autres.
Alors de grands cris éclatent dans la ville :
— Vive Garibaldi ! vive Victor-Emmanuel !
En même temps, une députation de la municipa-