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Page:Dumas les garibaldiens revolution de sicile 1861.djvu/289

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LES GARIBALDIENS

— D’où venez-vous ?

Cette fois, Orrigoni avait un prétexte, non-seulement pour ne pas entendre, mais encore pour ne pas comprendre : c’était le bruit que faisait la vapeur en s’échappant.

Il fit signe qu’il n’entendait pas.

Enfin, les deux bâtiments napolitains, bien convaincus qu’ils avaient affaire à un sourd ou à un idiot, s’éloignèrent et laissèrent le Franklin continuer sa route vers Messine.

Mais le Fulminante et l’Aquila s’étaient éloignés du côté du cap dell’ Armi. À peine l’eurent-ils dépassé, qu’ils virent le Torino, s’en approchèrent et le reconnurent pour garibaldien. Aussitôt, ils commencèrent à le canonner ; mais, s’apercevant qu’il était abandonné, ils se rendirent à son bord et le pillèrent ; après quoi, ils larguèrent ses voiles, les enduisirent d’essence de térébenthine et y mirent le feu.

La canonnade et l’incendie détruisirent le pauvre bâtiment, mais n’eurent d’autre influence sur l’équipage que de faire mourir de peur un des mécaniciens, moins diligent que les autres à quitter le bateau. Se doutant, par la canonnade qu’il entendait, qu’il était inutile de porter du secours au Torino, Garibaldi repassa le détroit, et se fit débarquer en Calabre.