qu’il avait le mal de mer. Si je me jette à l’eau, obtiens du général qu’on ne m’en retire pas ; c’est ma dernière volonté, et la volonté d’un mourant est sacrée. » Après quoi, il est retombé immobile et muet.
Garibaldi se mit à rire, sortit de la chambre et, parmi les hommes couchés plus ou moins sans connaissance sur le pont, se mit en quête de Turr.
À son costume hongrois, il le reconnut bientôt.
— Turr, lui dit-il, quand nous serons à terre, j’ai un mot à te dire.
Turr entr’ouvrit un œil.
— Et quand y serons-nous, à terre ?
— Ce soir, dit le général.
Turr poussa un soupir et referma l’œil.
Il avait fait tout ce qu’il pouvait faire en ce moment pour la cause de la Sicile.
Aussitôt à Talamone, Turr reprit son équilibre et se présenta devant le général.
— Voyons, es-tu prêt à te faire fusiller ? lui demanda Garibaldi.
— Ma foi, dit Turr, j’aime mieux cela que de me remettre en mer.
— Eh bien, prend un calessino, appelle à ton secours tout ce que tu as d’éloquence diplomatique, et fais-toi donner par le gouverneur d’Orbitello toutes les munitions qui nous manquent, et il nous