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Page:Dumas les garibaldiens revolution de sicile 1861.djvu/392

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LES GARIBALDIENS

pas eu, par conséquent, besoin de la refuser. Au bout de sept jours, je devais mille francs aux Crocelles. Je trouvai que c’était assez comme cela. Je payai les mille francs et fis venir mon cuisinier de l’Emma.

On a fait beaucoup de bruit de ces mille francs dépensés en sept jours. Naples me nourrissait, disaient les bonnes âmes ; et, moi qui ne bois que de l’eau, je ruinais Naples par mes orgies !

On alla dire à Garibaldi que je dépensais cinquante piastres par jour, et que j’avais vingt personnes en permanence à ma table. Mais Garibaldi se contenta de répondre de sa voix mélodieuse :

— Si Dumas a vingt personnes à sa table, je suis au moins sûr d’une chose, c’est que ce sont vingt amis à moi.

M. N…, qui avait envie de la place de directeur des fouilles et musées, et qui probablement ignorait que cette place fût purement honorifique, lui adressa une requête contre moi.

Le général me renvoya la requête.

On vint lui dire que j’avais chassé deux fois à Capo-di-Monte, que j’avais emporté mon gibier dans une charrette, et que j’avais tout tué, poules et poussins. Il répondit :

— Dumas est chasseur… Je suis sûr d’une chose, c’est qu’il n’a tué que des coqs.