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de la suprême magistrature ne provient seulement que du droit de l’individu de se défendre lui-même, de s’opposer aux injures, aux torts qui lui sont faits, et de punir ceux qui les commettent : ce droit étant transmis pour tous à un pouvoir représentatif, son autorité ne s’étend pas au-delà de ce que demande l’avantage et la sécurité de la société. Dans l’exécution de sa charge, ses actes sont extrajudiciaires, aussi bien que ceux de tout officier public subalterne usurpant un pouvoir illégal ; c’est-à-dire, qu’ils sont frappés de nullité ; et tout homme doit être responsable du mal qu’il a fait ou qu’il a causé. Un pouvoir pour faire le bien ne peut jamais devenir une autorisation au mal. Mais qui doit être juges si le magistrat suprême agit avec injustice ? Ceux qui ont déposé ou laissé en ses mains le dépôt, sacré dont il est le gardien.

Les gouvernemens, institués par les hommes pour leur bonheur, ne doivent se proposer que le bien de tous. Dans tout bon gouvernement les relations de seigneur et de slaves, de volonté arbitraire et de soumission aveugle ne peuvent exister ; les seules relations qui s’y trouvent sont celles de bienfaisance et de gratitude, de mutuelle affection, de mutuelle assistance.