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de faire une bonne escale à Bordeaux, où la volupté chante aussi haut qu’à Paris.

Cette résolution prise, il se rendit au Grand Q, le café d’Ambrelin, fréquenté par les notables du lieu, pour y prendre l’apéritif.

Il y était à peine installé, que son clerc accourut l’informer qu’un monsieur très bien, décoré, l’attendait à l’étude pour une affaire très pressée.

— C’est bien ! Le temps de prendre mon absinthe et je rentre.

Et sans plus se soucier de la visite annoncée, le notaire dégusta son apéritif avec la lenteur que cette opération comporte.

À sa rentrée à l’étude, il trouva son visiteur, qui paraissait impatienté, se promenant de long en large dans la salle commune au clerc, à l’expéditeur et aux clients.

Il s’empressa de le faire entrer dans son cabinet.

Alors, seulement, il le reconnut pour avoir fait la bombe avec lui dans les brasseries et les restaurants de nuit de Montmartre.

C’était le joyeux Portas, chef des investigations politiques au Ministère de l’Intérieur ; celui qui disait : J’ai vu emménager trente-six ministres dans la boîte, avec une voiture à un cheval, et je les ai vus déménager avec dix fourgons de bagages.

— Tu déjeunes avec moi, ma vieille branche ? lui dit Me  Cordace, enchanté d’avoir quelqu’un avec