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buse, je fais percer un tonneau vide à demi-hauteur d’homme et je remonte sur le pont en laissant mes instructions au cambusier. Trois jours après, mes lascars chantaient clair.

Nous arrivâmes ainsi à Saint-Georges, le meilleur des ports du groupe bermudien, et, après avoir renouvelé notre cargaison, nous remîmes le cap sur Dokke-mer-Diep, où nous abordâmes sans autre aventure trois mois après.

Le navire était vieux ; les armateurs le vendirent à l’encan avec ses agrès et son mobilier.

À la criée, le père Jonas, cirier et brocanteur, connu de Rotterdam à Hertog-Bosch, acheta un lot de vieux tonneaux, dont un, rempli au tiers d’une matière blanchâtre solidifiée qui éveilla son attention. Il en détacha une parcelle grosse comme une noix, la flaira, la grignota et finit par la mastiquer à belles dents. « C’est de la cire, se dit-il. Bonne affaire. »

C’était une bonne affaire, en effet, car il en fit quatre-vingts livres de cierges qu’il vendit à raison de deux florins la livre à sœur Bello, la supérieure du couvent des Rosaristes de Harlingen.

Trois mois après, toutes les religieuses du couvent étaient enceintes.

— Ah ! les rosses, s’écria la grande Inès, surveillant les nymphes de service, qui, ensorcelées par