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honneur comme pensionnaire au couvent des sœurs de la Trinité.

Ardente, passionnée, fascinatrice, vampire des succions érotiques, elle ne tarda pas à convertir ces dames au culte de Lesbos.

Par ses suggestions, la supérieure, la révérende Mère Norphorina, en introduisit les pratiques dans la règle du couvent.

Elle lui avait persuadé, comme le tenant de son oncle le cardinal, que c’était par une pratique fervente de ce culte que Jésus se communiquait la nuit, en messe blanche, à sainte Thérèse et à la bienheureuse Marie Alacoque. Parole de cardinal vaut, pour une dévote, parole d’Évangile, et la nonne était dévote et superstitieuse.

Il est bien possible qu’Angelica le croyait aussi, car elle ne laissait rien à désirer comme dévotion et superstition. Son amant avait bien pu lui faire croire que cela était arrivé pour l’amener à l’exécution d’une pratique sollicitée.

Le culte de Lesbos fut définitivement inauguré, au couvent des Trinitaires, deux jours après cette conversation, sous les auspices de Jésus, de Marie et de Joseph.

À minuit, la communauté fut réunie dans le chœur de la chapelle, tous cierges allumés.

Au milieu avait été dressé un reposoir fleuri.