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TSADÉ

— N’abuse pas, Renée ! Je suis loin de tout savoir, et peut-être le mot savoir ne signifie-t-il rien en cette espèce. En tout cas, le miroir magique donne à l’entité que tu nommes mon galant, un truchement pour passer de son monde dans le nôtre. Il en a profité.

— Comment ?

— Par l’imbécillité de la petite femme, qui s’est jetée sur son amant, sur l’image — réelle — de son amant… L’être a capté, dans l’espace intermédiaire, la force vitale, l’existence, la vie de cette pauvre femme, et il s’est manifesté aussitôt, comme il a pu, sous la forme, l’aspect, les éléments qu’il a su extraire de cette réalité humaine un instant dissoute et portée sur deux mondes, qu’il recréa à sa façon.

— Alors ce n’est pas cette sorte de pieuvre qui vit hors du monde, dans l’état où nous l’avons vue.

— Non. La pieuvre c’est, en quelque façon, la section, sur nos trois dimensions de cette vie d’une dimension extérieure. En somme, le poulpe à cent tentacules, tout réel qu’il fût — et je sais sa réalité puisqu’il me… — le poulpe en question est une sorte de symbole, un concept. Sur trois dimensions, la réalité qui vit au-delà ne saurait être matériellement qu’une