Page:Dunan - Eros et Psyché, 1928.djvu/104

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— Il ne faut pas dire ça.

— Hé, pourquoi donc ?

— C’est défendu.

— Par qui ?

— Par tout le monde,

Il éclatait de rire sans voir le piège ouvert.

— Tout le monde, mais personne ne sait que tu sois là.

— Bien entendu ! Mais c’est défendu en général à toutes les filles d’écouter les garçons qui leur disent qu’elles sont jolies.

— Est-ce défendu aussi aux garçons de le dire aux filles ?

Lucienne levait le doigt en l’air :

— Évidemment !

— Mais tu dois savoir la raison, cousine. Moi je n’ai jamais entendu dire ça.

— Ah ! voilà. Il faut tout te révéler. Et qui me donnera le prix de la leçon que je vais t’enseigner ?

— Moi !

— Mais, malheureux, tu ne sais pas ce qu’elle vaut. Si tu le savais tu n’en aurais pas besoin.

— Lucienne, tu fais du mystère dans une chose bien nue.

Elle éclata d’un rire roucoulant et long. Il la regardait s’esclaffer, avec une peur confuse d’être ridicule à ses yeux.

Enfin elle reprit :