Page:Dunan - Eros et Psyché, 1928.djvu/81

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tures que la jeune fille provoquait ? Jean aurait voulu le savoir et tentait par le seul raisonnement de résoudre ce problème qui lui échappait. En même temps qu’il dirigeait droitement ses pensées, voulant se convaincre que seul l’intérêt humain et familial le guidait, une trouble curiosité venait le hanter. Il se souvenait des attitudes lascives de l’adolescente.

La matière ne lui laissait toutefois pas de louche tentation.

Ainsi dans ce cerveau ardent roulaient mille choses opposées et sans lignes. L’articulation des raisons et de la logique ne se faisait pas et Jean laissait flotter cette foule mentale, tandis que là-haut, dans sa chambre, une fillette curieuse et passionnée, insoucieuse de l’orage qu’elle avait créé, reposait sans rêves, aussi à l’aise que si son destin eût été tissu d’avance, jusqu’à la tombe, de roses et d’or.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Huit heures sonnèrent. Jean s’éveilla d’un cauchemar absurde et dégradant. Ses paupières collaient aux yeux. Il avait l’échine raide et les pieds glacés. Les muscles de son cou lui étaient douloureux et fragiles, comme si le moindre mouvement eût dû les briser. Il regarda autour de lui, ayant peine à se remettre dans le courant des réalités.

Une lueur filtra peu à peu dans sa pensée