Page:Dunan - Eros et Psyché, 1928.djvu/90

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— Oui… Oui.

Elle sortit du lit, sans embarras, d’une secousse. Elle était nue, ayant sans doute, comme beaucoup de fillettes, quitté sa chemise en dormant.

Jean, effarouché, mais tenu par un instinct profond, recula avec des yeux ardents et cupides.

— Je vous laisse trois minutes seule, Lucienne…

Elle eut un frisson d’effroi.

— Non… Jean, restez, je vous veux ici… Si on me trouvait…

Il dit en riant :

— Ma cousine, on trouverait bien plus malséant que je sois là. Pas la bonne, bien sûr, à qui c’est égal…

Mais il n’avait pas compris la pensée de la jeune fille et elle l’interrompit pour rétorquer avec des yeux inquiets :

— Jean, j’aime mieux, si on vient, qu’on croie…

— Qu’on croie quoi donc, cousine ?

Elle eut un demi-rire nerveux et son regard s’abaissa. — … que nous nous sommes aimés, que…

— Que ?…

Elle parut n’oser s’expliquer. Il questionna encore :