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KASCHMIR, JARDIN DU BONHEUR

Un quart d’heure passe. La tiédeur de l’atmosphère me caresse. Je suis remis, mais j’ai faim.

Et voilà que rentre avec rapidité, entre les deux colonnes qui ferment ce lac et dont l’intervalle doit se clore à volonté, une barque que dirige le jeune homme au sarong, par qui je fus requis chez moi de venir ici. Une femme invisible est couchée en paquet blanc dans sa périssoire. Il frôle le fouillis herbeux qui me dissimule et disparaît.

Si l’on ferme l’entre-colonnement, là-bas, durant les nuits, je ne pourrai plus m’évader ce soir, mais si je sors en ce moment, où aller ? et comment rester invisible ?

J’attends encore.

Le crépuscule tombe lentement. Une inquiétude me poigne. Ne pouvant y résister, je me remets à l’eau et gagne nerveu-