Page:Dunan - La Papesse Jeanne, 1929.djvu/234

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

délires de Fulda, de nos violences, de nos ardeurs…

Elle n’entendait plus, pâmée, c’était à cette minute la proie féminine qui trop compta sur sa volonté pour vaincre les faiblesses de l’amour, mais qui brusquement succombe…

Et Gontram la prit.

Elle ne poussa point d’appel et resta roide dans sa pâmoison rageuse de femme désespérée que la chair domine. Elle avait perdu le sens des choses et les réalités tournoyaient dans son âme affolée.

Enfin elle reprit conscience. Devant elle, embrassant dévotement ses genoux sous la robe levée Gontram, fou de passion, semblait atteint de délire.

Ioanna le regarda avec une sorte de fureur âcre. Elle sentait le sang courir à grandes foulées dans son corps. Où en était sa vie à cette heure ? Tout l’édifice croulait qu’elle avait édifié si patiemment.

Horreur Et cela pour cet imbécile qui demain sans doute la trahirait lui aussi…

Elle fronça ses sourcils. Le désir et son insatisfaite ardeur passa dans ses nerfs avec une colère puissante…

Le poignard était toujours là.

Elle le leva.

Gontram ne voyait rien. Il avait tant dû rêver de ce corps jadis à lui, que, le retrou-