Page:Dunan - La Papesse Jeanne, 1929.djvu/61

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— Tu en es loin.

— On arrive toujours.

— Es-tu certaine de ne pas te tromper de route ?

— Que t’importe. Si je n’arrive pas, tu n’en auras nul souci.

La vieille se mit à rire de nouveau.

— Prends garde ! Il y a des soldats là où tu te rends.

— Que m’importe.

— Il y a aussi des loups.

— Ce sont mes frères.

— Adieu donc !

La jeune fille s’éloigna. Elle ne connaissait pas assez les traîtrises de la vie pour tirer grand souci de cette rencontre mais elle désirait pourtant fuir au plus vite.

Cependant la nuit venait.

Ioanna chercha un endroit pour y reposer. Elle savait comment s’y prendre, découvrit une fourche d’arbre commode, s’y hissa, s’attacha par le torse et s’endormit.

Au matin, un peu courbaturée, elle se remit en marche, mais, à certain moment, elle rencontra des bêtes fuyantes qui semblèrent indiquer un danger par devant.

Elle infléchit son chemin et revint vers l’est.

De nouveau il lui sembla entendre, à travers les bois, des bruits sur sa route. Elle se dissimula et attendit. Ce n’était point une