Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/103

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ne sommes plus loin des Peaux-Rouges, il faudra bien nous garder de tirer des coups de carabine qui pourraient nous faire découvrir.

Pendant que Pedro et Antoine causaient ainsi, les pigeons volaient toujours dans leur direction avec une merveilleuse vélocité. Bientôt, selon les prévisions d’Antoine, ils s’abattirent sur le champ de grains et sur les arbres du bosquet. Ces pigeons étaient en si grande quantité que plusieurs branches d’arbres se cassèrent sous leur poids. Quant à Antoine, il en tua cinq ou six, ainsi qu’il se l’était promis, avec la baguette de sa carabine.

— Antoine ! Antoine ! voyez donc, s’écria tout à coup Pedro, voici les bisons qui arrivent ; la masse noire et compacte de leur troupeau couvre la plaine ; on dirait une véritable armée… Quels vilains animaux !…

— Cachons-nous avec plus de soin que jamais dans les branches, répondit Antoine ; car il est probable que ces bisons sont poursuivis par des Peaux-Rouges, et nous pourrions