Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/104

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être découverts… C’est un triste moment que nous allons passer, Pedro… Que Dieu nous protège !…

Nos deux braves aventuriers ramenèrent vers eux toutes les branches qui se trouvèrent à leur portée, afin de s’en faire un rempart de verdure qui les mît à l’abri de tous les regards.

Les bisons avançaient toujours avec une grande rapidité ; la terre, desséchée par le soleil, et par conséquent d’une grande sonorité, retentissait, sous leurs pas, d’un bruit semblable au tonnerre, Pedro, blotti derrière les branches, ne pouvait s’empêcher de ressentir un léger effroi en considérant cette armée effrayante et hideuse ; car le bison est probablement de tous les animaux celui dont l’aspect est le plus propre à inspirer de la terreur. Plus grand et plus haut qu’un taureau, même de la plus grande espèce, le bison joint à cette taille gigantesque une épaisse crinière noire et touffue qui retombe sur ses flancs. Sa tête, d’une expression féroce et d’une grosseur pro-