Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/114

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Pedro ! Pedro ! dit-il avec feu, ce cri, parti du fond de votre âme, ne se perdra point dans le silence et l’immensité du désert. C’est mon cœur qui l’a recueilli, et j’en jure devant Dieu, Pedro, tant qu’un souffle de vie animera mon corps, j’emploierai toute mon énergie et tout mon courage à me dévouer pour vous et à vous sauver !

— Non ! non ! Antoine, ne parlez pas ainsi, s’écria Pedro, je refuse votre dévouement… Mon Dieu ! à quoi donc me servirait de vivre si vous étiez mort ? Est-ce que je parviendrais jamais à délivrer ma pauvre Mariquita si je me trouvais réduit à mes propres ressources ?… Ne suis-je pas, à mon âge, plein d’inexpérience et de faiblesse ?… Non, Antoine, je vous le répète, je n’accepte pas votre sacrifice. Il serait même mieux que j’allasse combattre à pied l’ours, moi seul… Peut-être que le féroce animal, satisfait de ma mort, s’éloignerait sans plus songer à vous…

— Ne dites point de pareilles choses, Pedro,