Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/115

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interrompit Antoine, vous me brisez le cœur ! Ce que nous avons de mieux à faire, c’est de bien réunir tout notre courage, et de nous en remettre entièrement entre les mains de Dieu pour notre salut… Ne venons-nous point, grâce à sa bonté infinie, d’éviter un troupeau de bisons ? Ne m’a-t-il pas fait trouver un ouaco au moment même où vous alliez succomber sous la morsure d’un serpent à sonnettes ?… Pourquoi donc Dieu, après nous avoir fait sortir victorieux de ces épreuves, nous abandonnerait-il à l’instant où nous avons le plus besoin de son appui, et lorsque notre confiance en lui est toujours aussi grande et aussi entière ?… Et puis, Pedro, ajouta Antoine après un court silence, ne vous ai-je pas dit qu’on tuait un ours gris tout les vingt ans ?…

— Oui, Antoine… seulement tous les vingt ans !

— Et pourquoi ne serait-ce pas aujourd’hui le dernier jour de la vingtième année depuis