Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/116

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que l’on n’en a pas tué ? reprit Antoine en souriant tristement.

Du reste, je vous le répète, ajouta le brave chasseur, ce que nous avons de mieux à faire c’est de suivre le proverbe : Aide-toi, le ciel t’aidera. Commencez donc par vous tourner à gauche, tandis que moi je vais me placer à droite ; de cette façon, surveillant chacun un côté du bois, nous ne serons pas surpris brusquement par l’ennemi, et, de quelque côté qu’il nous attaque, nous le verrons du moins venir, et il ne pourra nous prendre sans combat.

Antoine et Pedro, exécutant aussitôt la manœuvre que le premier venait d’imaginer, se mirent dos à dos, chacun sur leur arbre, et commencèrent à fouiller d’un regard attentif et inquiet les buissons et les touffes d’herbes qui se trouvaient sous leurs pieds ; car l’ours gris, après son infructueuse tentative contre Antoine, avait disparu dans les taillis.

Deux ou trois minutes — de ces minutes ter-