Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/128

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Un moment, le fils de madame Urraca crut que tout était fini, et qu’Antoine n’était plus qu’un cadavre, Cependant, après un examen plus attentif, il s’aperçut que le visage pâle d’Antoine se teignait de légères couleurs.

— Oh ! merci, mon Dieu ! s’écria-t-il avec un mouvement de joie. Voici la plus grande grâce que vous m’ayez jamais accordée. Antoine n’est point mort !

En effet, Antoine ouvrit bientôt les yeux ; puis, d’une voix encore faible et éteinte :

— Où suis-je ? demanda-t-il en regardant autour de lui d’un air effaré.

— Avec moi, Pedro, votre ami, lui répondit l’excellent enfant en le serrant dans ses bras.

Antoine passa lentement sa main sur son front, comme cherchant à se rappeler un souvenir confus ; car la commotion terrible que lui avait fait éprouver son combat avec l’ours l’avait brisé.

— Et l’ours gris ? demanda-t-il, lorsque