Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/130

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dit Antoine ; il provient d’une blessure au ventre que je lui ai faite avec mon coutelas.. Du reste, pour vous rassurer tout à fait, ajouta-t-il, regardez vous-même !

Antoine, en parlant ainsi, ouvrit sa veste et sa chemise.

— Oh ciel ! je ne m’étais point trompé ! s’écria Pedro avec effroi. Vous êtes blessé, et même affreusement blessé. Mon Dieu ! que faire ? que devenir ?

Antoine, à cette nouvelle, ne se montra que fort médiocrement ému.

— Bah ! dit-il, si cette blessure était mortelle, je le sentirais bien. Soyez assez bon, Pedro, pour me passer d’abord ma gourde d’eau et mon flacon d’eau-de-vie que j’ai laissés tomber par terre. Ensuite nous verrons.

Antoine, après avoir bu avec bonheur, se trouvant tout à fait rétabli, consentit enfin à examiner sa blessure, Elle partait du haut de sa poitrine et descendait jusqu’à l’estomac.

— Tiens, dit-il tranquillement, c’est l’ours