Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/131

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en tombant qui m’aura donné un furieux coup de griffe.

— Mais, Antoine, s’écria Pedro tout effrayé, cette blessure est affreuse !…

— Au contraire… c’est la moindre des choses. Aucun organe n’est attaqué, il n’y a que la chair de déchirée.

Un bon bandage, en arrêtant le sang et en empêchant l’hémorragie, me tirera d’affaire…

— C’est possible ; mais où trouverez-vous ici un bandage, Antoine ? demanda Pedro.

— Au pied du premier arbre venu, j’en ai vu par milliers, depuis que nous sommes dans ce bois.

En entendant ainsi parler Antoine, le brave enfant crut que la fièvre le faisait déraisonner.

— Trouver des bandages par milliers, au pied des arbres, répéta-t-il à demi-voix, tout en considérant son compagnon avec crainte ; la raison n’y est plus et le transport s’est emparé de lui.

Antoine sourit d’une façon qui prouvait qu’il