Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/16

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— Et c’est mon bon, mon excellent frère Pedro qui l’a sauvé, chère mère. — Ce pauvre Antoine, — c’est le seul nom, je crois, que le malade nous a donné ; — ce pauvre Antoine, quand Pedro le trouva au milieu de la forêt, était prêt à rendre le dernier soupir. — Du reste, quel homme courageux que cet Antoine ; voyageant seul sans crainte de se perdre, à travers les déserts et les bois, il exerce son métier de chasseur jusque dans les endroits qui sont peuplés d’Indiens sauvages. — Lui aussi n’aimait pas Gabilan, — il me l’a dit encore hier.

Madame Urraca, — c’était le nom de la mère de Mariquita, — n’écoutait plus ce que lui disait sa charmante fille : de plus en plus inquiète, la vieille dame se mettait à tout instant à la fenêtre, afin de voir si son fils Pedro ne venait pas ; enfin, n’y pouvant plus tenir, elle s’écria :

— Ma petite Mariquita, je m’en vais au-devant de ton frère ! surveille en m’attendant le souper, je serai de retour bientôt.

— Oh ! maman, je vous en supplie, s’écria