Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/168

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besoin de repos ; de plus, ils comptaient sur un spectacle atroce et hideux pour la journée, et pas un seul d’entre eux n’eût voulu se priver d’un pareil plaisir. En effet, le conseil des guerriers avait décidé, à l’unanimité, que la Face-Pâle, c’est-à-dire notre pauvre Antoine, serait attaché au poteau. Or, cette phrase : « Attacher au poteau, » qui ne présente pas, en français, un sens bien terrible, acquiert une épouvantable portée dans le langage indien. Voici pourquoi : L’usage chez les Peaux-Rouges, nous l’avons déjà dit, est non-seulement de ne jamais faire grâce de la vie à un prisonnier, mais bien encore de le faire mourir, au milieu des plus affreux supplices, avec tous les raffinements d’une cruauté bien au-dessus de celle du tigre ou de la hyène. Ce supplice, — que nous ne décrivons qu’avec horreur et dégoût, et seulement pour dire toute la vérité, — consiste à attacher le condamné à un poteau fortement planté dans la terre… Une fois le malheureux lié au poteau, les guerriers Indiens, sur un si-