Aller au contenu

Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/169

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gnal donné par leur chef, se précipitent sur lui, et lui font endurer toutes les tortures que peut inventer leur imagination sanguinaire. L’un lui coupe les paupières, afin que ses yeux ne soient plus garantis de l’éclat blessant du soleil ; l’autre, armé d’un fer rouge, le lui introduit jusqu’aux os ; un troisième s’amuse à lui scier avec un mauvais couteau les doigts des mains et des pieds, ou bien à lui en arracher les ongles, tandis qu’un quatrième éprouve un plaisir extrême à lui casser les dents les unes après les autres, au moyen d’un caillou, ou d’un morceau de fer… et ainsi de suite… Voilà ce que les Indiens appellent « attacher au poteau, » et tel était le supplice auquel Antoine se trouvait irrévocablement destiné.

Pedro, malgré la dernière recommandation d’Antoine, poussé par un irrésistible sentiment de curiosité, profita de l’absence des Peaux-Rouges pour se traîner, en rampant, jusqu’à une très-petite distance de leurs campements. Replié sur lui-même, ainsi qu’un