Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/170

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tigre à l’affût, au milieu d’une épaisse touffe de plantes à larges feuilles, il était non-seulement placé de façon à ne pas perdre un seul mouvement des Peaux-Rouges, mais bien à entendre aussi jusqu’à leurs moindres paroles.

Il pouvait être cinq heures du matin, lorsque Pedro vit les premiers Peaux-Rouges sortir de leurs huttes. Réunis par petits groupes, les Indiens causaient entre eux avec une grande animation, et semblaient, à en juger par leurs gestes, partagés d’opinion sur une question importante. Cette question était tout bonnement celle de savoir quel emplacement l’on devait choisir pour y planter le fatal poteau réservé à Antoine. Or, chaque Peau-Rouge demandait que ce fut près de sa hutte, afin que sa femme et ses enfants se trouvassent aux premières places pour assister à cette brillante représentation. La discussion s’échauffait de plus en plus, et déjà plusieurs Peaux-Rouges portaient la main au large coutelas suspendu à leur ceinture, quand l’arrivée d’un