Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/214

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est près de six heures, et la nuit ne va pas tarder à se faire.

Antoine, après avoir prononcé ces paroles, venait de se rasseoir à peine, qu’il se leva de nouveau avec vivacité sur ses genoux ; puis, collant son oreille contre la terre, il écouta attentivement.

— Cette fois-ci, ce sont bien les Peaux-Rouges, dit-il ; j’entends dans le lointain le bruit produit par leurs chevaux. Ils viennent vers nous au grand galop et semblables à une tempête ou à une avalanche. À l’ouvrage, Pedro ! à l’ouvrage, ne perdons point de temps !

— Que faut-il faire ? dit Pedro tout en embrassant sa sœur d’un air riant pour lui donner du courage.

— Prenez votre couteau et coupez toutes les herbes qui nous entourent, ainsi qu’on fait pour l’avoine et le blé ; seulement, au lieu de laisser l’herbe coupée à vos pieds, poussez-la devant vous afin d’en faire autour de nous une espèce de petit rempart.