Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/216

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étendant son bras vers l’horizon. Ils viennent sur nous, rapides comme la tempête.

En effet, le soleil, en se couchant, dorait de ses reflets la bande de Peaux-Rouges, qui, vue ainsi, ressemblait à une véritable troupe de démons horribles et furieux. Antoine, sans perdre de temps, alluma deux mèches soufrées qu’il avait emportées avec lui en partant, et en donna une à Pedro.

— Mon cher enfant, lui dit-il, aussitôt que je vous en donnerai l’ordre, vous mettrez le feu aux remparts et aux meules d’herbes que nous venons d’élever ; mais pas avant mon ordre : ne l’oubliez point.

Antoine prit alors Mariquita par la main et la conduisit au milieu de la place que Pedro et lui venaient de faucher :

— Restez ici tranquille et sans bouger, ma bonne petite Mariquita, lui dit-il, et surtout n’ayez pas peur, le vent portant du côté par où viennent les Peaux-Rouges, et l’endroit où vous vous trouvez n’offrant aucun aliment au feu,