Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/218

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blable, la rapidité fabuleuse avec laquelle l’incendie se communique dans les déserts du Mexique ; car les herbes et les plantes qui s’y trouvent, sans cesse desséchées par un soleil ardent, n’attendent qu’une étincelle pour s’enflammer. À peine Antoine et Pedro s’étaient-ils servis de leurs mèches, que déjà des tourbillons de flammes se dressaient en rugissant vers le ciel. Les Peaux-Rouges, surpris par cet incendie, auquel ils ne s’attendaient pas, hésitèrent un moment pour savoir s’ils devaient avancer ou reculer ; mais cette hésitation leur fut fatale, car, lorsqu’ils comprirent l’impossibilité où ils se trouvaient d’arriver jusqu’à leurs prisonniers et qu’ils songèrent à la retraite, l’incendie, dans toute sa fureur, se mit à les poursuivre avec une telle rapidité, qu’il devint évident que cette retraite ne pourrait plus les sauver de la mort. Quelque féroces et impitoyables que fussent ces Peaux-Rouges, Mariquita n’en éprouva pas moins un douloureux sentiment de compassion en entendant les hurlements de rage et de