Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/243

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nio, lui disais-je alors ; continuez à étudier, vous êtes plus sage que moi.

Un soir que nous arrivions de la ville, où nous avions été porter, la veille, des légumes pour des cultivateurs, nous venions, Antonio et moi, après avoir donné à manger à nos mulets, de nous retirer pour dormir dans notre pauvre chaumière, lorsqu’un violent orage, semblable à celui de ce soir, éclata tout à coup avec fureur. On eût dit, en entendant résonner les formidables éclats de tonnerre, que deux armées ennemies se livraient une furieuse bataille ; au bruit de la foudre se mêlait le fracas des grands arbres déracinés par le vent et roulant dans les abîmes, c’était affreux.

— Nous pouvons remercier Dieu, Antonio, dis-je à mon fils adoptif, car si nous eussions été surpris par cet orage dans la Sierra-Morena, peut-être bien y serions-nous restés morts.

— Ce n’est pas assez de remercier Dieu, An-