Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/244

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drès, me répondit-il, il faut encore le prier pour qu’il ait pitié des malheureux voyageurs qui sont à présent en route.

— Cela ne peut nuire, Antonio, mais la nuit est trop avancée et l’orage menaçait d’éclater depuis trop longtemps, pour qu’il soit à supposer que des voyageurs aient eu l’imprudence de continuer leur chemin au lieu de se mettre à l’abri.

— Au fait, votre réflexion est juste, mon bon Andrès !

— Eh bien alors ! soupons, car je meurs de faim. Antonio venait de déposer sur la table nos provisions, c’est-à-dire un morceau de lard, des oignons, du pain noir et une cruche d’eau, lorsque, se retournant tout à coup vers moi :

— N’entendez-vous rien, Andrès ? me demanda-t-il d’un air inquiet.

— Que voulez-vous que j’entende, mon cher enfant ? lui répondis-je, si ce n’est le tonnerre qui gronde et le vent qui mugit.

— Mais c’est qu’on dirait le pas de plusieurs