Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/259

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il sait que pour gagner la frontière il faut que vous traversiez la Sierra-Morena, il a dû prendre toutes ses précautions afin de s’emparer de vous quand vous y entrerez. Voyez, monseigneur, ce que vous voulez faire.

— Partir, toujours partir, mon brave, me répondit le duc. — Je suis innocent, et je mets toute ma confiance en Dieu, qui ne m’abandonnera pas. Allons.

— Je suis à vos ordres, monseigneur, je ne vous demande que dix minutes pour me préparer, c’est-à-dire le temps nécessaire pour seller deux mulets qui sont ici près dans un hangar.

— Comment, vous avez des mulets ! s’écria le duc joyeux. Vous voyez que ma confiance dans la bonté de Dieu était bien placée, voici qu’il permet que nous trouvions des montures, Pérez et moi, au moment où nos pieds déchirés par les buissons et gonflés par la marche ne pouvaient plus nous supporter. Je vous attends. Dépêchez-vous.