Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/260

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— Ô mon bon Andrès, me dit Antonio lorsque nous fûmes seuls dans le hangar, avez-vous bien remarqué cette jeune Rafaela, la fille du duc ? Mon Dieu ! qu’elle est belle avec ses grands yeux bleus et ses cheveux d’un blond doré, on dirait un petit ange ! Je vous fais le serment, Andrès, que, pour lui conserver son père, je sacrifierai ma vie si j’y suis obligé… mais je le sauverai… vous verrez… j’en ai le pressentiment.

Les mulets sellés, nous les prîmes par la bride et nous fûmes retrouver le duc de Ségovie e t son serviteur Pérez. — Voici l’orage qui s’apaise, mon généreux sauveur, me dit le duc. Dans une heure d’ici la nuit sera redevenue belle et sereine. Dieu a pitié de mon innocence, et il me récompense de ma résignation et de ma foi.

Le duc monta sur le meilleur des deux mulets, et prit sa fille dans ses bras, tandis que j’aidais de mon côté le vieux Pérez à se mettre en selle.