Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/26

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que cette scène rendait muette de terreur ; car la pauvre enfant, habituée depuis sa plus tendre jeunesse à voir les Indiens, avait fini par apprendre leur langue, et comprenait tout ce qui se disait en ce moment devant elle. Cette question qui lui était adressée sembla inquiéter Yaki, car sa figure grimaça de colère et il répondit brusquement :

— Et comment veux-tu en finir avec cette Face-Pâle ?

— Mais d’une façon bien simple, dit l’Indien en brandissant de nouveau en l’air son coutelas, tandis qu’un affreux sourire rendait sa figure plus hideuse encore, — mais d’une façon bien simple, en l’égorgeant.

— Je ne le veux pas ! et malheur à qui osera même la menacer ! s’écria Yaki.

— Oh ! oh ! quelle chaleur tu mets à défendre une Face-Pâle, reprit l’Indien ; prends garde, Yaki, prends garde ! Nous l’avons nommé notre chef, c’est vrai, parce que nous espérions que le souvenir des injures dont tu avais à pu-