Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/27

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nir les Faces-Pâles te rendrait plus cruel et plus impitoyable que tout autre ; mais, je te le répète, prends garde… De même que nous t’avons donné le pouvoir, nous pouvons te le retirer… et alors malheur à toi, deux fois malheur, car nous aurons à nous venger de notre confiance trompée… et tu deviendras notre victime.

L’Indien, tandis qu’il parlait, regardait en face son chef Yaki, pour voir l’effet que produisaient ses paroles. Après avoir fini, il jeta les yeux autour de lui pour juger, par leur contenance, si le reste de ses compagnons partageait son opinion, mais il ne vit qu’une personne : les Indiens, attirés par l’odeur qu’exhalait le souper préparé pour Pedro et ses serviteurs, s’étaient tous rendus dans la salle à manger.

Le Peau-Rouge, se voyant seul en face de Yaki, jugea à propos de s’en aller, mais ce ne fut toutefois qu’après lui avoir lancé un farouche regard, tout rempli de menaces.