Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/28

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Mariquita, en se trouvant seule avec l’ingrat Gabilan, actuellement le chef Yaki, sentit naître en son cœur une légère espérance.

— Yaki, lui dit-elle de sa voix la plus douce et en accompagnant ses paroles d’un regard suppliant, Yaki, je t’en conjure, toi qui as toujours été si bon pour moi, et qui es resté si longtemps à la ferme, vivant parmi nous en ami, viens à mon secours, donne-moi le moyen de rejoindre ma mère… et sauve-moi de tes terribles compagnons, qui veulent me tuer. et pourtant Dieu sait que je n’ai jamais fait de mal à personne.

— Tais-toi ! s’’écria Yaki d’une voix rude, tais-toi, Face-Pâle ! J’étais le valet ce matin, mais je suis devenu ce soir le maître… et l’on doit m’obéir… Ne prononce plus une parole, cela ne pourrait que hâter ta mort.

Yaki s’assit alors sur un fauteuil de bois placé en face de la chaise de Mariquita ; ses jambes croisées, et la tête appuyée entre ses mains, il