Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/274

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tent le genou en terre, afin que ceux qui sont derrière puissent tirer par dessus leurs têtes sans les blesser, criait-il comme s’il disposait d’une troupe nombreuse.

Quant à ceux qui ne peuvent, à cause du peu de largeur du défilé, prendre part au combat, eh bien ! qu’ils chargent les armes des autres.

Les brigands, trompés par cet heureux stratagème, commencèrent à se consulter entre eux pour savoir ce qu’ils devaient faire. Après une vive discussion qui dura plus d’une demi-heure, ils se décidèrent à envoyer des messagers chargés de réunir tous les petits postes qu’ils avaient dans la Sierra-Morena, et de leur ramener ce renfort au plus vite. Les messagers s’éloignèrent aussitôt en courant, mais, quelque diligence qu’ils firent, une heure tout entière s’écoula avant leur retour. Antonio remerciait le ciel avec ferveur de la réussite de la ruse qui permettait à ses amis de gagner du terrain et de prendre l’avance sur les voleurs.

Enfin, quelque résigné qu’il fût, il n’en éprouva