Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/29

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parut se plonger dans de graves réflexions et garda un profond silence.

Une demi-heure, qui parut aussi longue qu’une année à la pauvre Mariquita, s’écoula ainsi, Yaki, toujours immobile, réfléchissait. Tout à coup une épouvantable clameur s’éleva au milieu du silence, et la bande des Peaux-Rouges se précipita de nouveau dans la pièce où se trouvait Mariquita, en poussant des hurlements affreux. Quelqu’épouvantable que fût l’aspect des Indiens lorsqu’ils entrèrent d’abord dans la ferme, leur première apparition était pour ainsi dire inoffensive, en comparaison de la seconde. Les Peaux-Rouges, après avoir soupé, ayant trouvé un tonneau plein d’eau-de-vie, l’avaient défoncé, puis, se mettant à boire avec avidité, car les Indiens aiment l’eau-de-vie par-dessus toute chose, ils n’avaient pas tardé à tomber dans une complète ivresse, Or, l’Indien pris de boisson ne respire que sang et carnage. Mariquita fit un signe de croix, murmura une courte prière, puis fermant ses beaux yeux,