Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/30

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à travers les paupières desquels filtraient quelques larmes, elle attendit la mort.

— Yaki ! s’écria le même Indien qui déjà avait pris la parole pour demander la mort de Mariquita et que l’eau-de-vie rendait en ce moment plus furieux encore, — il s’agit à présent de savoir si tu as droit à notre obéissance, comme un chef dévoué à ses devoirs, ou si tu mérites d’être puni comme un traître.

— Eh bien ! parle, dit Yaki qui se leva de dessus son fauteuil et vint se mettre debout, les bras croisés, en face de l’Indien, près de la chaise sur laquelle Mariquita était assise.

— Oui, oui, parle, parle, s’écrièrent les Peaux-Rouges en formant un cercle autour de Yaki et de son accusateur.

Ce dernier, ainsi encouragé et de plus en plus excité par l’eau-de-vie qui fermentait dans son corps, reprit avec véhémence.

— Yaki, il est un souvenir que nul parmi nous ne peut oublier, c’est celui des souffrances qu’ont endurées nos ancêtres, lorsque les